Le 14 avril 2023, un groupe d’habitants de la ville de Haffouz, dans la région de Kairouan, a organisé un rassemblement de protestation devant le commissariat de police de la ville, où ils ont brandi des slogans condamnant les circonstances qui ont entouré la mort du joueur Nizar Aissaoui. Différentes institutions éducatives et administrations publiques ont été fermées au centre de la ville de Haffouz, tandis que les rues de la ville étaient soumises à une forte présence policière, a indiqué l’agence TAP.
Des affrontements ont eu lieu entre les manifestants et les forces de sécurité dans la nuit de jeudi à vendredi, au cours desquels des pneus ont été brûlés et des pierres ont été jetées, auxquels les forces de sécurité ont répondu en dispersant les manifestants avec des gaz lacrymogènes, d’après la même source.
Selon plusieurs membres de la famille du défunt, son corps devait être enterré l’après-midi du vendredi, après que la famille aura effectué les procédures funéraires nécessaires.
Rappelons que le joueur Nizar Aissaoui est décédé le 13 avril 2023 au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, à l’âge de 35 ans, après avoir subi des brûlures sur son corps, lorsqu’il s’est immolé par le feu lors d’une manifestation de protestation devant le commissariat de police de Haffouz, à la suite d’un différend avec un vendeur de légumes et le différend a porté sur le prix des bananes.
Avant de passer à l’acte et de s’immoler par le feu, Nizar Aissaoui a publié une vidéo en direct dans laquelle il a donné sa version de l’altercation avec le commerçant, mais où il affirmait aussi que la police l’a accusé de terrorisme. C’est du moins sa version. On en sera davantage les jours à venir.
Le blessé a été transporté à l’hôpital les Aghalbites de Kairouan, puis au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous pour recevoir des soins depuis lundi dernier, après avoir subi des brûlures de deuxième et troisième degré sur son corps. Sa famille a demandé la vérité sur ce qui est arrivé à son fils, a expliqué l’agence TAP.
Rappelons que Nizar Aissaoui a joué en tant qu’attaquant pour plusieurs équipes de la première ligue professionnelle, telles que l’Union Monastirienne et Gafsa, et a également joué dans la division amateur. Il était père de quatre enfants, le plus âgé ayant cinq ans.
Des citoyens ont commenté sur les pages et les groupes Facebook, soulignant que « l’histoire se répète » et établissant un parallèle entre le suicide de Nizar Aissaoui et celui de Mohamed Bouazizi, le symbole de la révolution tunisienne. Malgré l’écart de dix ans entre ces deux tragédies, la frustration ressentie par le peuple reste la même.
Ghada