A partir de cet été, l’ambassade de France en Tunisie prévoit environ 10 000 rendez-vous mensuellement. Quelque 1050 supplémentaires seront programmés, dans le courant de ce mois de mai. Mille (1000) autres rendez-vous seront ajoutés, en juin prochain. Les créneaux de rendez-vous du mois de juillet (pour les visas de court séjour) seront mis en ligne entre fin mai et début juin. Pour les étudiants, 6 000 créneaux de rendez-vous ont été bloqués pour cet été. C’est ce qu’a souligné le Consul général de France en Tunisie, Dominique Mas, dans un entretien accordé à l’agence TAP. Mais la question qui se pose : ces demandes de visas concernent des visas touristiques mis à part les visas d’étude ?
Il est vrai que ces dernières années, de nombreux jeunes Tunisiens ont cherché à quitter le pays en raison de diverses raisons telles que le chômage élevé, la faible qualité de vie, la frustration politique, la corruption, etc. Malheureusement, la Tunisie a connu une transition difficile après la révolution de 2011, avec une économie en difficulté, une instabilité politique et une augmentation du chômage. Les jeunes, en particulier, ont été touchés par cette situation difficile, avec un taux de chômage élevé qui les a poussés à chercher des opportunités à l’étranger. En outre, la Tunisie a connu récemment une recrudescence de la censure des médias et des atteintes à la liberté d’expression, ce qui a poussé bon nombre de personnes à chercher refuge dans d’autres pays.
Mais qu’en est-il des demandes de visas touristiques et des visas d’étude ? 10 mille demandes de visas par mois n’est pas un chiffre négligeable. Vu la crise économique actuelle, ce chiffre ne semble pas refléter la baisse du niveau de vie des citoyens. En effet, ceux qui peuvent se permettre de voyager pour passer des vacances à l’étranger, surtout avec la dépréciation du dinar Tunisien par rapport aux autres monnaies étrangères, ne concerne qu’une minorité de la population. Encore moins ceux qui peuvent se permettre d’envoyer leurs enfants finir leurs études à l’étranger. Quelle que soit la donne, le nombre des demandes de visas ne cesse d’augmenter de plus en plus. Cela reflète également le ras-le-bol des Tunisiens de la situation générale en Tunisie. Une situation qui perdure depuis quelques années et qui va de mal en pis.
Cependant, il convient de noter que non pas tous les jeunes Tunisiens cherchent à quitter le pays malgré la crise. De nombreux jeunes sont engagés dans des projets et des initiatives pour améliorer la situation dans leur pays et participer à la construction d’une Tunisie meilleure. Par ailleurs, il est important que le gouvernement tunisien travaille à résoudre les problèmes économiques et politiques qui poussent les jeunes à quitter le pays afin de créer un environnement stable et favorable à la croissance économique et à l’émancipation politique des jeunes Tunisiens ainsi celle de tous les Tunisiens. Il est clair, que c’est une période difficile pour la plupart des citoyens, mais vaut mieux être optimiste et garder espoir que les choses aillent pour le mieux.
Leila SELMI