Plusieurs Tunisiens se tournent vers les formations professionnelles lorsque le baccalauréat leur échappe ou lorsqu’ils souhaitent étudier dans une durée plus courte. D’autres le font simplement pour améliorer leurs conditions de vie à l’étranger et rechercher des opportunités de travail. En effet, certains domaines sont très demandés sur le marché de l’emploi international, notamment la main-d’œuvre, l’informatique et surtout la formation en aide-soignant. Ces professions offrent de nombreux avantages et des salaires élevés dans des pays comme le Canada et l’Allemagne, où il est relativement facile de trouver un emploi.
Dans ce contexte, la suspension de la formation en aide-soignant dans les institutions privées de formation professionnelle a provoqué une vague de mécontentement de plusieurs jeunes, pour qui ces instituts représentent leur dernier et unique moyen de réaliser leurs rêves, à savoir quitter un pays frappé en plein fouet par une grave crise socio-économique et par une explosion des chiffres de chômage.
Récemment, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle a pris position sur cette décision . « En réponse à la demande internationale croissante en compétences tunisiennes spécialisées et à la lumière des nouvelles exigences du marché de l’emploi tunisien, le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle a décidé de réexaminer la décision de suspension temporaire de la formation en aide- soignant dans les institutions privées de formation professionnelle », a fait savoir mercredi Abdelkader Jammali, chef de cabinet du ministre de la Santé, lit-on dans un communiqué rendu public le 22 juin 2023.
Dans le même contexte, Jammali a souligné l’importance de la révision de cette décision, prise conjointement en 2011 par les ministères de la santé et de la formation professionnelle et de l’emploi, dans la satisfaction des nouveaux besoins du marché de l’emploi. Et d’ajouter que le responsable a indiqué que le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle et le ministère de la santé veillent à la l’organisation de cette formation selon des normes et des critères techniques et pédagogiques exigées signalant qu’entre 900 et 1500 jeunes sont diplômés des institutions privées de la formation par an, et 400 sont diplômés des institutions publiques et ce, dans différentes spécialités et niveaux de formation.
Selon la même source, « ces chiffres ne couvrent plus les besoins du marché de l’emploi aux niveaux national et international dans le domaine paramédical », a-t-il estimé saluant la contribution effective des établissements hospitaliers, de santé, des laboratoires publics et privés dans la garantie de la formation en alternance dans le cadre d’accords de partenariat qui facilitent l’acquisition de connaissances pratiques professionnelles pour renforcer les compétences. Jammali a souligné le rôle important du système de formation professionnelle qui assure des formations certifiées de qualité, dans le domaine paramédical, permettant aux diplômés de renforcer leur employabilité.
Il est à mentionner que le salon des métiers de la santé organisé les 21 et 22 juin en Tunisie constitue une opportunité importante pour suivre les évolutions dans le secteur de la santé et de la médecine en général, notamment en ce qui concerne le renforcement des compétences, selon Jammali. « La satisfaction des besoins des établissements de santé en ressources humaines qualifiées est l’un des enjeux majeurs du système de formation », a-t-il dit.
Ghada DHAOUADI