Dans un monde où les machines ont pris le pas sur l’homme, où le digital a relégué le traditionnel au second plan, où le numérique est roi, la technologie s’est faufilée dans chaque aspect de notre quotidien. Qui peut se passer aujourd’hui d’un smartphone, compagnon de chaque instant ? Qui peut envisager de travailler sans un ordinateur comme allié incontournable, semblable à un capitaine sans boussole ? Qui peut oser se lancer dans un business ou une startup sans recourir à des experts en développement web, en design graphique, en montage ?
Il est indéniable que nous vivons dans un monde où la technologie nous entoure, voire envahit nos vies. Une simple panne ou un bug internet, et notre rythme est chamboulé. À travers le globe, de nombreux pays ont saisi l’importance cruciale de la technologie dans le développement et l’essor de multiples secteurs ; aujourd’hui, c’est au tour de la Tunisie de rejoindre cette équipe en optant pour la numérisation à grande échelle.
Vers la mise en place d’un système digital au niveau de l’Office des Céréales
En effet, l’Office des Céréales sera doté d’un système digital qui contribuera à la facilitation du processus de suivi et de contrôle des céréales, a fait savoir le ministre de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Abdelmonem Belati.
Intervenant au cours d’un séminaire consacré, mardi, à l’examen des chaînes de valeur des céréales, Belati a indiqué qu’une équipe multidisciplinaire œuvre à la valorisation des résultats de la recherche scientifique pour l’identification de variétés répondant à la question de la rareté de l’eau et permettant d’augmenter la production et la productivité et le développement du secteur, a rapporté l’agence TAP.
Le ministre a recommandé d’élaborer un plan de travail pour miser sur le transport des céréales par voie ferrée afin de maîtriser les coûts de production.
De nouvelles mesures urgentes visant à améliorer l’approvisionnement du marché en céréales et dérivés ont été annoncées, lors d’une séance de travail présidée, le 10 juillet, par la cheffe du gouvernement, Najla Bouden.
Parmi les décisions prises à l’issue de cette réunion, figurent l’accroissement des quantités mensuelles distribuées par l’Office des céréales, en les portant à 70 mille quintaux de blé tendre et à 50 mille tonnes de blé dur et l’augmentation du rythme de distribution des céréales auprès des minoteries, ainsi que des farine et semoule. Des quantités supplémentaires seront consacrées aux régions prioritaires, d’après la même source.
Il a également été décidé de mettre en place un système numérique afin de contrôler la distribution des céréales et dérivés et de connecter les différents acteurs du circuit de la distribution et de lancer un programme de contrôle spécifique visant à lutter contre les pratiques de monopole et de détournement de ces denrées alimentaires.
Une application digitale pour optimiser l’irrigation et économiser l’eau
Pour leurs parts, les agriculteurs en Tunisie ont la possibilité de recourir à une solution digitale qui les aide à optimiser l’irrigation de leurs cultures et à économiser ainsi l’eau. Baptisée « Mabia- Mobile », cette application mobile a été développée par l’Institut National Agronomique de Tunisie (INAT) dans le cadre du projet « Innovation pour l’agriculture et l’agroalimentaire (IAAA), lequel projet est mis en œuvre par l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) et l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ).
Il est à mentionner que le lancement officiel de cette solution a été annoncé lors d’un atelier tenu, cette semaine, à la Cité de la Culture, indique la GIZ sur sa page Facebook. Disponible gratuitement sur Playstore, la solution permet le pilotage de l’irrigation et le calcul des besoins de l’agriculture en eau d’irrigation, et ce, en temps réel. Elle a pour objectif d’assister les agriculteurs dans l’irrigation de leurs cultures en se basant sur un modèle de bilan hydrique du sol dans toute la zone racinaire, selon l’agence TAP. Il s’agit de déterminer si l’irrigation est nécessaire et de calculer la quantité requise en prenant compte les espèces de cultures, le stade de croissance des cultures, les propriétés hydriques du sol, la pluviométrie et l’évapotranspiration. « Mabia- Mobile » va ainsi permettre aux producteurs agricoles d’augmenter la productivité de l’eau et sa rentabilité.
Elle contribue ainsi à préserver les ressources hydriques et à faire face au stress hydrique auquel fait face actuellement la Tunisie qui connaît sa quatrième année de sécheresse. Le taux de remplissage des barrages à l’échelle nationale a atteint 36,1%, jusqu’au 12 juin dernier. Les réserves d’eau dans les barrages tunisiens sont en baisse de 320,52 m3 (-27,65%) par rapport à la moyenne des trois dernières années. Il s’est situé à 838,59 m3 contre 1.159,11 m3.
Une plateforme chargée de la réception des réclamations des touristes
Une plateforme chargée de la réception des réclamations et des propositions des touristes tunisiens et étrangers sera mise en ligne, a annoncé lundi, le ministère du Tourisme et de l’artisanat. Cette plateforme sera gérée par une cellule qui sera créée au niveau de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), pour assurer le suivi des réclamations, outre la mise en place d’un numéro vert 80 100 333. Le ministère a fait savoir que 89 sanctions dont la fermeture temporaire de 18 établissements touristiques, ont été prises suite à 3885 visites d’inspection et d’accompagnement effectuées, 1er janvier au 15 juillet 2023, par l’ONTT.
Dans le même contexte, le ministre du Tourisme, Mohamed Moez Belhassine a recommandé au cours d’une réunion périodique consacrée, lundi, au suivi de la saison touristique estivale et des indicateurs enregistrés, d’intensifier les opérations d’inspection et de contrôle et de garantir la qualité des services au niveau des postes frontaliers. Il a, également, a appelé les délégués régionaux à procéder à des opérations d’inspection du parc de transport touristique, à assurer le suivi et le contrôle des voyages organisés et à contrôler la qualité des prestations fournies.
Partenariat « stratégique » entre l’UE et la Tunisie !
L’Union Européenne, à son tour, œuvre au développement de la numérisation en Tunisie.
Les parties conviennent de coopérer dans le secteur numérique, en tirant profit de toutes les opportunités de coopération, y compris en matière de renforcement des capacités, coopération technologique, financements et projets communs, lit-on dans un communiqué de presse publié le 16 juillet 2023 par l’Union européenne intitulée « Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global entre l’Union européenne et la Tunisie ».
Selon la même source, le projet du câble numérique sous-marin (MEDUSA) pourrait être une opportunité qui permettrait à la Tunisie de bénéficier d’une connexion à haut débit. D’autres opportunités pourraient être soutenues par des programmes sur mesure, compte tenu du rôle possible de la Tunisie en tant que plaque tournante pour fournir une connectivité internet à d’autres parties du continent africain. La possibilité de participation de la Tunisie au Programme Europe Digitale, et plus généralement toute initiative européenne dans le domaine de l’innovation et la digitalisation, sera analysée.
D’un autre coté, Le ministre de l’Économie et de la planification Samir Saïed et Ricardo Mourinho Felix vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI) ont procédé, le 10 juillet, en marge de la Conférence BEI MED, à la signature d’un financement de 40 millions d’euros soit l’équivalent de 132 millions de dinars pour la construction de 80 écoles primaires modernes, réparties sur les villes côtières, le centre et le sud de la Tunisie. Ce financement qui s’inscrit dans la continuité d’un précédent Programme de modernisation des établissements scolaires du secondaire, intervient dans le cadre de BEI Monde, la branche de la BEI dédiée aux partenariats internationaux et au financement du développement, lit-on sur le site officiel de la Banque européenne d’investissement.
Ce projet, fruit d’une étroite collaboration avec le ministère tunisien de l’Éducation et l’Union Européenne (UE), a pour objectif d’améliorer les conditions d’apprentissage et d’enseignement pour 14500 élèves inscrits au cycle primaire et consiste non seulement en la construction d’écoles primaires, mais également l’acquisition de moyens de transport scolaire et la digitalisation des écoles. A noter que ces nouvelles constructions seront respectueuses des principes de la construction bioclimatique et l’économie d’énergie, grâce notamment à l’installation de panneaux photovoltaïques, d’après la même source.
Ghada DHAOUADI