Dans une allocution au cours de la cérémonie d’investiture du nouveau chef du gouvernement Ahmed Hachani au Palais de la Kasbah, le président de la République Kais Saied a déclaré que les priorités de la Tunisie sont principalement d’ordre économique et social. Et d’ajouter que les élections du Conseil national des régions et districts auront lieu entre octobre et novembre 2023 et que les textes y afférents sont dores et déjà prêts. Nombreux sont ceux qui n’ont pas saisi la visée derrière la création de cette deuxième chambre.il est question d’associer les personnes marginalisées à la prise de décision, a-t-il soutenu en substance.
A Sidi Bouzid ou Kasserine, les citoyens auront ceux qui les représentent des électeurs et l’accès aux mandats pour ce conseil exige des parrainages devant respecter le principe de parité entre candidats hommes et femmes, a-t-il poursuivi.
Le pays a, aujourd’hui besoin d’une approche globale plutôt que d’approches sectorielles ou régionales. La Tunisie a besoin du travail le seul moyen de créer la richesse, a-t-il relevé, exhortant les Tunisiens à redoubler d’effort pour honorer le pays à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Il a encore une fois, fait observer que la Tunisie fait face à des défis majeurs et que malgré les réalisations accomplis, chemin est encore long pour répondre à tous les attentes des Tunisiens.
Parmi ces défis figure en premier lieu la lutte contre le terrorisme et les » cartels » en allusion aux spéculateurs qui exercent une autre forme de terrorisme dans la mesure où ils affament le peuple et menace la paix sociale. Le pays n’est pas dirigé à partir des pages facebook qui tentent de déstabiliser le travail de l’Etat, a-t-il soutenu, réaffirmant, la détermination à assainir le pays et à demander des comptes aux personnes corrompues qui se croient au dessus de la loi.
Saied a insisté sur la nécessité de démanteler le système de corruption, tout en protégeant les droits et libertés, appelant tous les Tunisiens à participer à ce qu’il qualifie de » guerre de libération de la patrie « . L’Etat n’abandonnera pas son rôle social. Son devoir ne se limite pas à la préservation de la paix. L’Etat est également, investi d’une mission sociale. Kais Saied a, dans le même ordre d’idées, souligné le besoin d’assainir l’administration tunisienne, au vu, notamment, des nominations effectuées au cours de la dernière décennie et de la propagation des faux diplômes. Celui qui n’est pas animé d’un sens de responsabilité en cette conjoncture délicate doit céder la place à quelqu’un de plus apte, a-t-il lancé.
S’adressant aux Tunisiens, le président Saied a affirmé que seul le travail crée la richesse et qu’il est du devoir du peuple de mettre fin aux mouvements de protestation, au corporatisme et à la suspension répétée des activités des hôpitaux et des établissements éducatifs. Ce phénomène a pris de l’ampleur après 2011 lorsque l’élan révolutionnaire a été confisqué à coup d’approches sectorielles, d’indemnisation et de négociations, a-t-il critiqué. « Nous devons compter sur nous-mêmes afin de rester indépendants et de ne pas être pris en otage par une partie imposant des conditions qui portent atteinte à la paix sociale « .
Sur un autre plan, le président de la République a rappelé que la souveraineté appartient au peuple et que » la souveraineté de l’Etat tunisien à l’étranger doit également être respectée, car le temps de la colonisation est révolue « , appelant à » cesser toute ingérence dans les affaires intérieures du pays, car la décision appartient au peuple tunisien « .
S’agissant du pouvoir judiciaire, le président de la République a réaffirmé l’importance pour la justice de jouer son rôle et pour les juges d’assumer leurs responsabilités. » Il n’est pas possible de poursuivre le chemin sans une justice et un système judiciaire indépendant avec des juges indépendants « ., Il a annoncé, dans la foulée, que le mouvement des magistrats sera annoncé bientôt.
Après avoir salué les efforts de l’ancienne cheffe du gouvernement, Najla Bouden Romdhane, le président Saied lui a adressé ses sincères remerciements pour avoir assumé ses responsabilités et représenté la Tunisie à l’intérieur et à l’extérieur en tant que première femme à occuper ce poste dans le monde arabe. Il a également exprimé ses meilleurs vœux de succès au nouveau chef du gouvernement, Ahmed Hachani, rappelant des dispositions de la Constitution du 25 juillet 2022 concernant la fonction exécutive, qui est présidée par le président de la République en collaboration avec le gouvernement.
(avec TAP)