Il n’arrive pas à se mettre au travail quand il rentre de l’école ? Ou bâcle ses exercices ? Les conseils des « pros » pour l’aider à se motiver. Pour 53% des parents, ce sont les résultats scolaires de leur enfant qui les préoccupent le plus, loin devant son épanouissement, confirme une récente étude TNS Sofres. Alors le soir, on met la pression sur les devoirs, sans en avoir toujours l’art et la manière ! S’ensuivent blocages et exaspération. Et si on s’y prenait autrement ?
Aidez-le à s’organiser
Après l’école, pause décompression obligatoire. Pas question de l’arracher à son jeu vidéo : » Viens faire tes devoirs ! « . Pour Nathalie Anton, psychologue, professeure et auteure de » Non, votre ado n’est pas feignant » (Eyrolles), intégrer les devoirs dans une routine du soir rassurante aide l’enfant à se mettre au travail. Il faut aussi l’habituer à être méthodique : on commence par les exercices puis on termine par les leçons ; ou par les matières que l’enfant aime le moins… Et peu importe si votre enfant travaille par terre, dans la cuisine ou sur son lit ! Une seule condition : couper la télévision et le portable. « L’enfant fournira aussi un meilleur effort de concentration s’il sait qu’il est de courte durée, prévient le psychopédagogue Alain Sotto, Si au bout d’une heure – le temps maximal en primaire – le travail n’est pas fait, tant pis on arrête. L’enfant doit savoir pourquoi il travaille, combien de temps, avec quels moyens. »
Transformez-vous en coach, pas en enseignant bis
» Ton frère, à ton âge » , » Combien de fois faut-il te répéter » … Rien de tel pour saper sa motivation. « Les émotions négatives bloquent la réflexion, la concentration, la compréhension « , souligne Alain Sotto. Complimentez-le plutôt sur ses points forts, encouragez ses progrès. Autre réflexe à éviter : faire à sa place » Si l’enfant bloque sur un exercice, il faut l’aider à trouver des stratégies pour s’en sortir, recommande Nathalie Anton : consulter le manuel ; rechercher des informations sur des sites fiables ou des » tutoriels » ; appeler un ami… « Il est également essentiel de donner du sens aux apprentissages. Plutôt que de se focaliser sur le contenu de l’enseignement et les notes, le parent devrait plutôt s’enquérir des leçons étudiées en faisant des liens avec un film, l’actu, un souvenir, en l’emmenant voir au théâtre la pièce qu’il étudie… Et en cas de difficulté, comprendre l’origine du problème – le prof va trop vite, il manque de méthode, on lui a volé sa trousse – pour trouver ensemble des solutions. »
Donnez-lui les bonnes clés pour apprendre
Les neurosciences battent en brèche une idée reçue : on ne serait pas soit « visuel » soit « auditif ». « Concilier la reconnaissance visuelle – schémas, surlignage, photos – et le discours – reformulation, épellation – booste l’apprentissage, qui repose par ailleurs sur une bonne compréhension », assure Alain Sotto. Quant à la mémorisation, c’est la répétition qui la consolide. « Plus elle est proche dans le temps des informations transmises, plus elle est efficace, observe Nathalie Anton, qui recommande à ses élèves de revoir leurs leçons le soir même, qu’ils aient cours ou non dans cette matière le lendemain, et de ne pas réviser juste avant le contrôle, mais en plusieurs fois. « Poser des questions, susciter la curiosité, introduire du sens, de la perspective, permet aussi de mieux mémoriser que de lire et relire son cours. »
Jouer avec eux !
Si le ministère parvient à mettre en place au primaire le dispositif « devoirs faits à l’école » durant un temps d’études accompagnées, les neuroscientifiques préconisent aux parents… de jouer avec leurs enfants ! Mais pas à n’importe quels jeux. » Les jeux de société qui mettent en place une règle pendant un certain temps avant de la changer ou des jeux comme 1,2,3, soleil « , « Le Roi du silence « , « Ni oui ni non » ou « Jacques a dit renforcent l’inhibition positive (contrôle de soi) et musclent le cortex préfrontal », précise Olivier Houdé, directeur de recherches au CNRS. Ils sont bons pour l’apprentissage !
(d’après femme actuelle )