Les représentants du peuple ont appelé, vendredi, le gouvernement à renforcer la position de la Tunisie sur le marché africain, pour faire face à la concurrence rude de la part de la Chine, de la Turquie et du Maroc, et à activer la diplomatie économique, « faible ou inexistante », actuellement, afin d’aider les hommes d’affaires à conquérir ce marché.
La plupart des députés ont souligné, également, lors d’une séance plénière, tenue pour examiner le projet de loi organique relative à l’approbation de l’adhésion de la République tunisienne à l’accord institutif de l’Africa Finance Corporation (AFC), l’impératif de mettre en place des filiales des banques et des compagnies d’assurance tunisiennes et de renforcer les liaisons aériennes et maritimes avec les pays africains ; ainsi que d’impulser les investissements et de développer les compétences tunisiennes, notamment des diplômés de l’enseignement supérieur en chômage.
Les députés ont recommandé, en outre, d’accélérer la révision du Code de change et de permettre aux banques tunisiennes d’investir dans les capitaux des banques africaines. Ils ont proposé, aussi, aux sociétés tunisiennes exportatrices de recruter des diplômés africains, qui ont étudié en Tunisie, afin de les aider à conquérir ce marché.
Un certain nombre de députés ont tenu les gouvernements successifs, durant les dix dernières années, pour responsables du manque de participation de la Tunisie aux investissements sur le marché africain, surtout après avoir cédé sa participation dans le capital de la Société Mauritanienne des Télécommunications (51%).
D’autres députés ont critiqué la bureaucratie et les procédures administratives en Tunisie qui entravent la mise en œuvre des projets de développement et l’attraction des investisseurs, soulignant la nécessité de réduire le délai de réalisation des études des projets et de revoir le système d’appels d’offres.
Plusieurs représentants de peuple ont considéré que la recherche de financements pour la réalisation de projets de développement ne constitue plus l’obstacle majeur à l’investissement, mais plutôt le manque de coordination entre les établissements étatiques et les différentes structures. D’autres députés ont pointé du doigt plusieurs problèmes, dont l’infrastructure inadéquate (routes, des voies ferrées, stations d’assainissement…), ce qui décourage les investisseurs à s’implanter en Tunisie.
Sur un autre registre, les députés se sont interrogés sur la capacité de la Tunisie à contribuer financièrement à l’AFC- Africa Finance Corporation, appelant à vérifier si cet institut accorde des prêts à des sociétés publiques, ou il se contente de financer le secteur privé, uniquement. Ils ont appelé, aussi, à évaluer les risques financiers et juridiques de l’adhésion de la Tunisie à cette institution financière, basée au Nigeria.
Le projet de loi organique n°16 de 2023 vise à approuver l’adhésion de la Tunisie à l’accord institutif de » Africa Finance Corporation « , adopté à Lagos (Nigéria), le 28 mai 2007.
L’Africa Finance Corporation est une institution financière multilatérale internationale créée en 2007 dans le cadre d’un accord entre les pays africains et dont le siège est à Lagos, au Nigeria. Elle œuvre à promouvoir la croissance économique, développer les infrastructures, soutenir le commerce intra-africain et le développement industriel des pays africains.
Son capital est de l’ordre de 2 milliards de dollars et le nombre de ses actionnaires s’élève à 32, en décembre 2022. La Banque centrale du Nigéria, la United Bank for Africa (UBA) et Access Bank (une banque commerciale multinationale nigériane) accaparent respectivement 42%, 10% et 9,5 % du capital de l’AFC.
(avec TAP)