Par Samia HARRAR
La politique suppose qu’il n’y ait pas d’états d’âme. Mais du pragmatisme, suffisamment solide et ancré, pour pouvoir avancer. Dans une certaine (relative) continuité, s’il s’avère utile de ne pas jeter le « bébé » avec l’eau du bain. En tranchant, en revanche, et sans ciller, dans le vif, lorsqu’il incombe de redémarrer sur une piste qui serait plus porteuse : qu’il faudra baliser avec des arguments en « béton armé », si tant est qu’il y ait réelle volonté d’agir sur les choses, plutôt que d’être « agi » par elles.
S’il y a urgence ? IL était plus que temps. De donner un bon coup de pied dans la « fourmilière », histoire de remettre les pendules à l’heure juste, lorsque les aiguilles de la montre auront donné la preuve qu’elles s’étaient arrêtées. Ralenties ? Celui qui n’avance pas recule. Et, il faut en convenir, en Tunisie, sans pourtant jeter la « pierre » à tous ceux qui auront fait de leur possible pour faire évoluer l’état des lieux, qui est loin d’être reluisant, on est bien d’accord, à l’échelle du gouvernement, il y a, effectivement, comme une impérieuse nécessité de revoir les fondamentaux, afin de pouvoir, sans entraves, changer son « fusil » d’épaule, pour mieux viser sa cible, et ne pas rater, cette fois-ci, un coup qui devra être un coup de maître.
Nous ne pouvons pas, et n’en n’avons d’ailleurs pas les moyens, d’insulter l’avenir, quant à la nomination d’un nouveau chef du gouvernement, qui devrait être suivie, incessamment, sous peu, d’un remaniement ministériel, total ou partiel, afin d’entamer une nouvelle ère. Ce sera, plus que jamais, vu l’état des finances du pays, celle de tous les défis. Ahmed Hachani, qui a prêté serment mardi soir, aux alentours de minuit, devant le président de la République, après la décision du limogeage de Najla Bouden, nommée en 2021, et sur le bilan de laquelle il est inutile de revenir pour la charger de tous les maux :« la plus belle des belles… », n’aura certes pas la tâche facile. Il faudra aussi qu’il sache, très vite, séparer le bon grain de l’ivraie, en évitant justement, de se passer des compétences des ministres qui auront donné la preuve, eux par contre, qu’ils étaient bien là où il fallait qu’ils soient. Et qu’il y aurait plus à perdre, à les remplacer au pied levé pour ne pas avoir à faire dans le détail, plutôt que d’assurer la continuité en les confirmant dans leurs « postes ». Nous pensons au ministre de la Santé, à celui de l’Intérieur pour le moins, qui devraient être reconduits. A notre sens du moins, il faudra y réfléchir. Mais, au-delà des personnes, lorsque l’on prend conscience que c’est l’avenir de tout un pays qui est mis en « équation », nous ne pouvons que formuler le « vœu » que l’avenir soit meilleur qu’un présent qui traine lamentablement le pas et perdure… Le nouveau chef du gouvernement saura-t-il infléchir la balance ? Il est encore trop tôt pour le dire…