Le cancer pédiatrique, ce mal impitoyable, frappe sans avertissement, détruisant non seulement la santé des enfants, mais aussi les rêves qu’ils portent en eux. En Tunisie, comme partout ailleurs, des centaines de familles voient leur quotidien basculer du jour au lendemain lorsqu’un diagnostic tombe, laissant place à la peur, à l’incertitude et à l’épuisement. Ces enfants, à qui la vie promettait encore tant de découvertes et d’aventures, se retrouvent à mener un combat qui dépasse de loin leur âge. Les jouets cèdent la place aux seringues, les cours d’école aux salles d’hôpitaux, et les rêves d’avenir à des espoirs de rémission. Chaque traitement, chaque opération est une épreuve qui pèse lourdement sur ces jeunes vies, brisant parfois des ambitions avant même qu’elles n’aient eu le temps de s’épanouir. Derrière les visages souriants se cachent des souffrances indicibles, des rêves envolés, et des batailles qui, bien que courageuses, laissent des cicatrices indélébiles. Le cancer, chez ces enfants, n’est pas seulement une maladie physique, c’est aussi un ravisseur d’enfance et de promesses, plongeant des familles entières dans une course contre la montre, espérant sauver non seulement une vie, mais aussi un futur qui leur semble chaque jour plus lointain.
Entre 300 et 400 nouveaux cas de cancer chez les enfants chaque année
« La Tunisie enregistre chaque année entre 300 et 400 nouveaux cas de cancer chez les enfants », a fait savoir dimanche le président de l’Association tunisienne d’oncologie pédiatrique (ATOP) et chef de service de radiothérapie à l’hôpital Abderrahmane Mami, Lotfi Kochbati.
Dans une déclaration à l’agence TAP en marge de l’évènement ATOP RUN organisé à Tunis en partenariat avec l’association « M3aya Temchi », Kochbati a souligné que bien que le nombre de cas de cancer chez les enfants soit important, il ne représente que 2 % par rapport au nombre total de cas chez les adultes.
Selon la même source, l’objectif principal de cet événement, qui a pris la forme d’un marathon est de sensibiliser davantage à l’importance du dépistage précoce chez les enfants et de contribuer aux activités menées par diverses associations pour sensibiliser à la gravité de cette maladie.
Kochbati a souligné que le succès de cet événement serait une motivation pour organiser davantage d’événements similaires à l’échelle nationale et dans plusieurs régions, où l’on constate une augmentation du nombre de cas de cancer chez les enfants.
Pour sa part, la présidente de l’Association sportive « M3aya Temchi », Jamila Châabane Mejri, a indiqué que cette manifestation de sensibilisation se déroule sous forme de marathon, avec un parcours de 1 km pour les enfants de 5 à 15 ans, de 5 km pour ceux de 12 à 19 ans, et de 10 km pour les autres âges.
Elle a ajouté que le rôle de la société civile est avant tout de sensibiliser, d’informer et de soutenir les malades et leurs familles.
« Le cancer de l’enfant n’est généralement ni évitable, ni dépistable »
On estime que, chaque année, un cancer est diagnostiqué chez 400 000 enfants et adolescents de 0 à 19 ans, lit-on sur le site de l’OMS. Les formes les plus fréquentes sont la leucémie, les cancers du cerveau, les lymphomes et les tumeurs solides telles que le neuroblastome et la tumeur de Wilms.
Dans les pays à revenu élevé, où des services complets sont généralement accessibles, plus de 80 % des enfants atteints d’un cancer guérissent. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, moins de 30 % des enfants guérissent.
Le cancer de l’enfant n’est généralement ni évitable, ni dépistable. La plupart des cancers de l’enfant peuvent être guéris grâce aux médicaments génériques et à d’autres formes de traitement, dont la chirurgie et la radiothérapie. Le traitement du cancer de l’enfant peut avoir un bon rapport coût/efficacité, indifféremment du niveau de revenu du pays, selon la même source.
Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les décès évitables dus aux cancers de l’enfant résultent d’une absence de diagnostic, d’un diagnostic erroné ou tardif, de difficultés d’accès aux soins, de l’abandon du traitement, de la toxicité des traitements, et de taux de rechute plus élevés.
Seuls 29 % des pays à revenu faible indiquent que des médicaments anticancéreux sont largement disponibles pour la population, contre 96 % des pays à revenu élevé. Des systèmes de données sur les cancers de l’enfant sont nécessaires pour favoriser l’amélioration continue des soins et orienter les décisions stratégiques, lit-on encore sur le site de l’OMS.
Ghada DHAOUADI