Environ 700 médecins décident de quitter le Maroc chaque année en raison des conditions de travail jugées difficiles. Cherchant refuge à l’étranger, la fuite des cerveaux sanitaires pèse de plus en plus sur le Maroc, nous confie Fatima Zohra Mchich Alami, présidente de l’Association marocaine des médecins généralistes.
Selon les experts, cette perte est estimée à environ 30% du total des médecins diplômés des facultés marocaines. Les chiffres officiels indiquent qu’au Maroc, le ratio est d’environ 7,3 médecins pour 10.000 habitants, bien en deçà de la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est de fournir 15,3 médecins pour 10.000 personnes au minimum.
Les raisons poussant les médecins marocains à émigrer varient entre des conditions locales et d’autres liées aux pays d’accueil, soulignant la demande croissante de professionnels de la santé dans les pays occidentaux. Une étude récente révélant que 70% des étudiants en médecine ayant terminé leurs études au Maroc prévoient de quitter le pays dès leur diplôme.
Pour freiner ce fléau, il faudrait procéder à une augmentation des salaires dans le secteur public, l’amélioration des conditions de travail, ainsi qu’à la mise en place d’incitations fiscales et sociales pour les praticiens privés, et à l’amélioration de la formation et de l’augmentation du nombre de facultés de médecine et d’hôpitaux universitaires.
Kamel BOUAOUINA