La Tunisie connaitra une pénurie de pain, si les autorités ne tiennent pas leurs engagements, a souligné le groupement professionnel des boulangeries modernes, relevant de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT).
Le groupement a réitéré, mercredi dans un communiqué, son appel au ministère du Commerce et du Développement des Exportations, de respecter ses engagements envers les professionnels en vue d’éviter la dégradation de la situation. Il a exprimé son inquiétude au sujet de la continuité du problème de la pénurie de la farine et de la semoule depuis plus de trois mois dans tout le pays, laquelle situation a engendré la fermeture de plusieurs boulangeries. Le groupement professionnel a, ainsi, appelé à la rationalisation de la consommation du pain.
Le groupement professionnel des boulangeries modernes, relevant de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT) avait exprimé, dans un communiqué publié le 4 avril dernier son inquiétude face à la persistance du manque enregistré, dans toutes les régions et surtout sur le Grand Tunis, Kairouan et Monastir, en matière d’approvisionnement en farine et en semoule, alertant quant aux éventuelles répercussions de ce manque sur l’offre en pain.
Il est à noter que le groupement professionnel des boulangeries modernes est parvenu, le 28 février 2023, à un accord avec le ministère du Commerce juste après la suspension du sit-in ouvert observé par ses adhérents devant le département ministériel. Cet accord stipule un ensemble de propositions et de mesures portant sur la réforme du secteur des boulangeries modernes qui seront réactivées ultérieurement, avec un dialogue sérieux avec les autorités concernées.
Le groupement a demandé, dans ces temps, d’annuler la décision de la fixation du quota des boulangeries modernes au niveau de 7 tonnes par mois en farine et 3 tonnes en semoule. D’après une déclaration accordée à l’agence TAP, le 27 février 2023, par le président du groupement professionnel des boulangeries modernes, Mohamed Jammeli, la fixation du quota des boulangeries modernes, en farine et en semoule par le ministère du Commerce, pourrait réduire la production du pain à 40% suite à la fermeture des unités de production. Il a fait observer que cette décision ne tient pas compte de la spécificité de chaque boulangerie moderne surtout que les capacités productives varient d’une boulangerie à une autre et va intensifier les pratiques de spéculation et de manipulation des prix.
Pour fabriquer les petits pains « baguettes », les boulangeries modernes achètent la farine à 600 dinars la tonne alors que les boulangeries classiques payent 220 dinars la tonne seulement, le reste soit 300 dinars sera payé par l’Etat dans le cadre de la fabrication du pain subventionné » baguette « . Dans la même déclaration, Jammeli a souligné que les boulangeries modernes dont 1500 boulangeries adhérentes au groupement professionnel seront confrontées à des situations difficiles lorsqu’elles s’approvisionnent en farine, ce qui les oblige de mettre en chômage plus de 14 mille employés.