Par Slim BEN YOUSSEF
On suspend le temps. On arrête les montres, les aiguilles, les pendules, les smartphones, les réveils, les horloges. On ne les remet en marche qu’au retour du cimetière.
À ce moment-là, on peut se demander : Le « droit international humanitaire », ça signifie quoi au juste ? On a envie de dire : C’est de la foutaise. Qu’est-ce qu’un « crime de guerre », au fait ? Que veut dire « Justice internationale ». « Droits de l’Homme ». « Crimes contre l’humanité ». Toutes ces combinaisons de mots aux allures pourtant graves ? Foutaises. On s’indigne quand même : Le monde ne peut pas regarder ce massacre les bras ballants. Et l’on pique une colère : À quand un Procès Nuremberg pour les génocidaires sionistes – ils sont pires que les Nazis ! Mais très vite, on se rétracte : L’impunité israélienne n’a-t-elle pas toujours été sous couvert de l’Occident ? Et puis bof ! L’Occident est Israël. Israël est l’Occident. Ça gouverne le monde. Et ça invente des combinaisons de mots. Des « droits de certains hommes ». Que peut-on y faire : sentiment d’impuissance, mêlé de dégoût et d’effroi devant le spectacle tragique de l’épopée palestinienne. Alors on sort de ses gonds. On descend dans la rue. On manifeste. Et l’on replonge aussitôt sur nos écrans. Et puis rebelote : arrive le massacre suivant.
Le génocide est terrible à voir. Mais l’Histoire a montré que les Palestiniens n’ont pas grand-chose à attendre de la part des tribunaux internationaux, du droit international, de la communauté internationale.
On veut décrire l’horreur par les mots : ceux-ci flottent sur le bout de la langue. Ils prennent la fuite. Ils sont introuvables.
N’empêche, on dira ceci sans ambages : Le plus grand crime contre l’humanité de ce 21ᵉ siècle est commis en 2023. Il est aisé de s’en souvenir : c’est le jour où Israël bombarda un hôpital à Gaza.