Les députés des deux chambres parlementaires ont évoqué, ce lundi 11 novembre, lors de leurs interventions, pendant les débats sur la mission du ministère de l’Intérieur, au siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), au Bardo, un certain nombre de questions relatives à la sécurité intérieure et extérieure.
Ils ont, notamment, souligné le problème de la présence des migrants subsahariens, le manque de ressources matérielles et humaines dédiées aux postes de police, les problèmes de l’environnement, les étalages anarchiques et la précarité de l’emploi au sein du ministère de l’Intérieur.
Cette séance, à laquelle a assisté le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, a été présidée par Brahim Bouderbala, président de l’ARP, tout au long des interventions des députés. La présidence a été, ensuite, assurée par le président du Conseil national des régions et des districts (CNRD), Imed Derbali, pour diriger les interventions des députés de la 2e chambre.
Dossier brûlant des Subsahariens
Les députés Tarak Mehdi et Ali Béjaoui (CNRD) ont souligné la nécessité de traiter, au plus vite, le dossier brûlant des Subsahariens, citant l’exemple de la délégation El Amra qui compte 17 camps de migrants irréguliers subsahariens ou encore la délégation de Jbeniana qui regroupe 12 camps. Des regroupements, ont-ils dit, constituent un danger pour les habitants des délégations du gouvernorat de Sfax.
De leur côté, d’autres députés ont estimé que l’augmentation prévue de 2 % du budget du ministère de l’Intérieur est insuffisante, compte tenu du manque « criant » de ressources matérielles et humaines dans de nombreux postes de police dans les différentes régions, voire leur absence totale dans certaines délégations.
Les députés des deux chambres ont fait remarquer que les postes de police manquent de ressources nécessaires pour assurer la protection des citoyens et maintenir l’ordre, surtout que les forces de l’ordre font face à d’importants défis, tels que la lutte contre le trafic de stupéfiants aux alentours des écoles et des lycées.
Milieu rural et milieu urbain
Les élus ont également appelé à renforcer la sécurité tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Le député Rafik Channoufi (CNRD) a souligné la nécessité d’intensifier les patrouilles de sécurité dans les zones rurales, en raison des vols répétés de bétail et d’olives, particulièrement en cette période de récolte des olives.
Les députés ont, par ailleurs, soulevé la question de la précarité de l’emploi des agents rattachés au ministère de l’Intérieur et ont insisté sur la nécessité de régulariser leur situation, d’autant plus que bon nombre d’entre eux approchent l’âge de la retraite, voire l’ont déjà dépassé dans certains cas.
La députée Zina Jaballah a précisé que leur nombre s’élève à 3300 agents, dont certains ont atteint l’âge de soixante-dix ans tout en continuant à travailler sous un statut précaire.
Corps des omdas
D’autres députés ont appelé à l’accélération de l’adoption de la loi régissant le corps des omdas. Le député Kamel Farrah a souligné que 2086 omdas attendent la régularisation de leur profession, d’autant qu’ils exercent de nombreuses responsabilités.
S’agissant de la situation des postes frontaliers entre la Tunisie et la Libye, les députés Ali Zaghdoud et Fethi Laâmeri ont appelé à porter une attention particulière au passage de Ras Jedir.
« Bien que celui-ci ait été rouvert, l’activité commerciale n’a pas retrouvé son dynamisme d’avant », ont-ils souligné.
Le député Ali Zaghdoud a fait savoir que des Tunisiens de Ben Guerdane se voient interdire l’accès à la Libye pour reprendre leur activité commerciale sans raisons valables, réclamant l’intervention du ministère de l’Intérieur à ce sujet.
(avec TAP)